On vous raconte “NOS DARON.NE.S”

Le premier janvier 2021 marquait le lancement de notre série-documentaire “Nos Daron.ne.s”, une expérience intergénérationnelle pour rendre hommage à nos parents et prendre notre place dans l’Histoire de notre pays.

Nous avions pour objectif de choisir une date significative et porteuse d’histoires, on vous explique tout.

Le 1er janvier, une date symbolique chez beaucoup de personnes issues de l’immigration.

Le 1er janvier (ou le 31 décembre pour certain.e.s) est la date de naissance administrative de milliers d’hommes et femmes issu.e.s de l’immigration depuis les anciennes colonies.

Dans ces territoires, les services d’état civil étaient absents ou ne fournissaient pas de documents reconnus par l’État français.

Il faut savoir que dans le travail généalogique de l’histoire des familles, les états civils sont des sources primaires, fondamentales.

Leur absence ou leur non prise en compte rend le travail « d’arbre généalogique » quasi impossible et provoque une rupture des liens de filiation et de transmission mémoriels qui impacte des générations.

Sont concernés les immigrant.e.s issu.e.s de peuples anciennement colonisés mais aussi les « pieds noirs »: « Français d’ascendance européenne installés en Afrique du Nord jusqu’à l’indépendance ».

 

Pourquoi Nos Daron.ne.s ? 

Bien qu’il ait eu de nombreuses significations à travers les siècles, aujourd’hui, chez l’argot des jeunes de quartiers populaires, le mot daron.ne désigne les parents.

Notre argot est toujours vu du mauvais oeil, malgré le fait qu’il soit repris par de nombreuses personnes qui ne viennent pas de nos quartiers. La société continue de dénigrer ce vocabulaire qui représente pourtant toute la richesse de nos quartiers, et à plus grande échelle, de notre pays.

Insister sur ce vocabulaire, en être fier et le revendiquer, c’est une démarche politique de notre part pour réhabiliter nos identités de banlieusards. En sociologie, on appelle ça « le retournement de stigmate » : « il existe des processus de retournement du stigmate qui font du stigmate un médium de communication, de revendications, d’actions, etc. Le stigmate est alors mobilisé et revendiqué par le stigmatisé comme révolte contre sa situation » (discrim.fr).

 

L’importance d’avoir une telle série à portée de main

Nos Daron.ne.s c’est l’occasion pour de nombreux.ses jeunes issu.e.s de l’immigration de se réapproprier et de revendiquer leur histoire, mais pas que. C’est aussi une opportunité d’en savoir plus sur l’histoire de ses parents, de leurs sentiments, leurs rêves et du long chemin traversé depuis leur pays d’origine pour arriver en France.

Dans l’épisode 2, l’historienne Naïma Yahi disait :  » C’est extrêmement important de raconter ces histoires, déjà pour construire nos identités. Il faut porter fièrement nos histoires singulières, qui nourrissent dans un même lit, une histoire collective. Nous sommes dans une posture d’identité narrative : on va se raconter ensemble. On va s’incruster de gré ou de force sur la photo de famille. Et si nos aïeux ne sont pas sur la photo, on ne va pas s’en sortir. Parce que dans le regard de l’autre, moi, mes enfants et mes petits-enfants seront toujours ‘l’autre’, celui qui n’est pas légitime, celui qui ne fait pas partie de notre groupe. On doit prendre place à la table parce que sinon on sera toujours à la cave. Il faut qu’on se construise en tant que citoyen, et on ne peut pas se construire en amputant littéralement une partie de nous. »

En somme, Nos Daron.ne.s c’est célébrer ce besoin universel de savoir, de se valoriser, d’exister. Un pas vers la connaissance de son histoire, fondamentale dans la construction de son identité, de son estime de soi, et de son sentiment de légitimé dans une société.

Pour en voir et savoir plus go sur nosdarons.fr

 
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