EN MANIF AVEC LE COLLECTIF JEUNESSE POPULAIRE

Au cœur des milliers de manifestants descendus dans les rues de Paris contre l'extrême droite, Ghett’up a suivi le collectif du Front de la jeunesse populaire. Comment les actions de ces jeunes ont dépassé internet?  Reportage. 

“Unir la jeunesse sous la même banderole.”

Le 12 Juin 2024, la tribune Nous, jeunes des quartiers populaires, appelons à l’union de la jeunesse pour faire front contre l’extrême droite a été publiée par Libération et a été signée par plus de 8000 personnes, mais aussi par des personnalités telles que le rappeur Médine ou encore le fondateur de Destins Liés Achraf Manar. Cette tribune a pour but principal de porter un message mais aussi d’alimenter un débat en donnant un point de vue précis sur un sujet d’actualité. Un appel qui vise à se mobiliser et s’unir pour faire front à l’extrême droite. A l’initiative de cette tribune, trois jeunes femmes issues de quartiers populaires : Rania Daki, Sarah Bennani, Mariam Touré. « L’idée c’est d’unir la jeunesse sous la même banderole » affirme Rania, quel que soit leur appartenance sociale ou encore leur statut. « On a envie d'inclure des jeunes des quartiers favorisés, défavorisés, des territoires ruraux et ultra marins. » explique-t-elle. Se lever, manifester et rassembler toutes les jeunesses sont l’essence notamment pour se battre contre « l’ennemi commun, le Rassemblement National » c’est ce que prône Sarah. 


Suer entres les cortèges pour alpaguer nos élus. 

La première quête du Front de la jeunesse populaire : interpeller le maximum d’élus. ”On veut les rencontrer, leur parler et faire comprendre qu'on n'est pas uniquement là pour faire barrage, mais qu'on est aussi des personnes engagées et investies.” insiste Mariam. Un pari qui leur a valu des allers et retours entre les cortèges et manifestants. “C’est la course !” répète Rania en se précipitant vers un élu à la tête du cortège des Verts. Des discussions simples menées notamment par Sarah : “Je présente moi, le collectif et la tribune et je leur propose une rencontre avec nos jeunes. Il faut leur expliquer que derrière on est nombreux à vouloir discuter et questionner leur positionnement vis-à-vis de la jeunesse.”

“On est y allé au culot”

A l'issue de cette action, les filles comptabilisent 3 numéros. “On est y allé au culot.” Tu te dis que les élus sont inaccessibles pourtant on l’a fait. Les barrières n'existent pas quand on essaye de les pousser”. Le message est clair pour ces jeunes femmes. Il faut que les partis de gauche s’investissent auprès des jeunesses notamment celles des quartiers populaires. 


Prendre la parole pour toutes les luttes


Pour clôturer cette manifestation, le collectif à interpeller le char de l’association Urgence Palestine. A tour de rôle, chacune prend la parole au micro. L’une présente le groupe, l’autre lit une partie de la tribune, la dernière rappelle l’importance de lutter et manifester. 

“Les luttes sont intersectionnelles et internationales”

“Ce n’est pas parce qu’il y a les législatives qu'on va taire qu’il y ait des gens qui meurent partout dans le monde. Les luttes sont intersectionnelles et internationales. Elles sont la boussole de nos valeurs humanistes.” Félicitées et encouragées par les manifestants qui entourent le char, elles descendent fières de cette première prise de parole au nom de la jeunesse qu’elles représentent. 


Les membres se sont formées cette semaine au porte-à-porte avec l’ancienne candidate NUPES dans la zone rurale de l’Ain et continuent désormais de porter leur message sur le terrain.

Article co écrit avec Lina Bendjebbour.

Précédent
Précédent

PAUL ET BAKARY: L'ENTREPRENEURIAT AU SERVICE DES CULTURES ET QUARTIERS POPULAIRES

Suivant
Suivant

NICOLAS SENE : LES ACTEURS ASSOCIATIFS QUI BOYCOTTENT LES MEDIAS